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Faut-il se passer de passion?


Durant une de mes Milongas préférées, alors qu’avec une amie nous célébrions au champagne le solstice d’hiver, j’entamais une conversation avec un ami danseur et enseignant de tango.

Je lui confiais à quel point j’étais contente d’être là et la puissante émotion que j’avais ressenti durant ma première danse du soir tant le tango m’avait manqué ses derniers jours. Je lui racontais l’état de manque dans lequel j’étais de n’avoir pas danser depuis plusieurs jours et le bonheur que je ressentais d’être là. Nous avons échangé sur ce manque de la danse et j’ai, depuis, longtemps repensé à cette conversation.

D’un côté je suis d’accord avec ses sages propos mentionnant qu’il faut savoir faire sans notre passion.

Les indispensables ressources

D’un autre côté, je me suis interrogée sur ses indispensables ressources extérieures nous connectant à nos ressources intérieures.


Pour avoir longtemps exploré ce phénomène en moi, j’ai compris quelques petites choses.

1. Le premier élément est « quel a été depuis toujours la place de l’expression artistique dans notre vie? »

C’est une notion importante car cela veut dire que pour nous l’expression artistique fait partie naturellement de notre vie voir de notre être. Sa pratique régulière est donc une condition indispensable à notre équilibre.


2. Le deuxième élément est « quel est notre activité professionnelle et le niveau de stress qu’il nous procure »

En fonction de ceci nous comprenons mieux pourquoi développer des activités ressourçantes est indispensables à notre épanouissement et à notre équilibre. Certaines professions (comme toute relation d’aide) nous confrontent chaque jour à la noirceur de l’humanité (et nos patients en sont les témoins et les victimes) et même si nous avons été bien formé, et même si nous sommes aguerris, il nous est indispensable de pouvoir « évacuer » et nous ressourcer dans la légèreté, la grâce et la beauté. L’activité artistique est le meilleur des remèdes dans ce type de situation.


3. Le rôle des hormones

Cette addiction au tango, comme à tout autre pratique sportive, est aussi due à la sécrétion d’endorphine (similaire à la pratique sportive) mais également, et c’est là que le tango est spécifique, la sécrétion d’ocytocine. Cette hormone est celle du lien sécrétée lors des accouchements, de l’allaitement mais aussi quand nous sommes dans les bras l’un de l’autre. On l’appelle l’hormone de l’amour. Et de l’amour dans le tango il y en a ! Et même beaucoup ! De l’amour fraternel, de l’amour amical, de l’amour tendresse, de l’amour chaleureux...bref l’amour du partage.


Cette passion pour le tango est donc alimentée - plus ou moins suivant les personnes - par le besoin d’expression artistique, par les effets de la musique, par les effets positifs de la sécrétion des hormones du bonheur et du lien. Tout ceci est un cocktail explosif de bien-être et fait de cette activité une ressource qui m’est fondamentale.


Alors faut-il savoir se passer d’une ressource fondamentale? Surtout pas! C’est toute la différence avec l’addiction! Quand nous sommes dépendants de quelque chose qui nous ronge et nous tue à petit feu, il est clair qu’il faut s’en défaire au plus vite. Mais lorsque nous sommes passionnés par une activité qui nous procure un grand bonheur et qui plus est nous apporte un équilibre physique, émotionnel, mental et psychologique alors il est important de nous accorder le temps nécessaire pour vivre cette expérience.


Donc oui je suis passionnée par le tango argentin car il me procure le plus grand des bonheurs et m’apporte un équilibre que je n’ai jamais trouvé ailleurs.


Autorisez-vous les passions artistiques! Nourrissez-les, faites-les exister car s’y trouve la clef de votre épanouissement.


Géraldyne Prévot Gigant


©Géraldyne Prévot Gigant toute reproduction interdite sans l'accord de l'auteur.

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