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La nostalgie du tango




Confinement jour....je ne sais plus quel jour...


Mon Apple Music m’a concocté un programme spécial tango, nuevo et traditionnel, un peu nostalgique, avec des mélodies douces qui illustrent parfois certains films qui se déroulent à Buenos Aires, la nuit, après la pluie. Et soudain, alors que je m’y refusais depuis le début du confinement, je laisse mon esprit vagabonder. Et cela me rend triste car soudain je m’autorise à sentir le manque de l’univers du tango.

Le manque des atmosphères nocturnes des milonga de Buenos Aires, de Paris, de Berlin, de Rome, de Barcelone, me submerge.

Chaque milonga a sa personnalité et pourtant à chaque fois qu’on y entre, c’est un voyage dans le temps assuré en direction du Buenos Aires des années 30 à 50. Ces milongas où se retrouvent des gens ayant la même passion. De ces passions irrésistibles qui prennent aux tripes, qui emportent et qui guérissent les troubles les plus profonds. Certains disent que c’est une addiction. Oui mais de celles qui aident, qui portent, qui nous permettent de construire pour le meilleur.

Sauf que je suis là, confinée, coincée loin de cet univers. Sauf que j’ai lu plusieurs articles qui assurent que le retour à la vie normale ne sera pas avant 2021 et que selon un article de Science et Vie, la vie, la vraie, comme avant, c’est à dire avec des rapprochements sociaux, ne sera possible qu’en 2022!

Cela signifie-t-il que je ne pourrai danser avec mes amis tangueros qu’en 2022? Que je ne pourrai rire et discuter avec mes copines de tango sur les bords de pistes dansantes qu’en 2022? Que nous ne pourrons nous plonger dans le bain d’une milonga avec la foule, la sueur et les pleurs des bandoneons qu’en 2022? Mais qu’allons-nous devenir?

Car bien plus qu’une danse, le tango en milonga est pour moi une source infinie de créativité. Elle stimule mon imaginaire, nourrie ma connaissance des autres et du monde. Elle vient stimuler mon sens de la poésie. Nous sommes des êtres de liens, ce qui veut dire que notre épanouissement, notre vitalité créative et notre équilibre émotionnel reposent sur l’interactivité avec les autres. Pas seulement parler à 2 mètres de distance, mais sentir l’autre, lui toucher l’épaule, le bras, la main. La diversité des contacts est un enrichissement qui stimule différents plans de conscience et nous en avons grandement besoin pour notre épanouissement personnel. Bien entendu, nous allons aménager psychiquement les choses pour pouvoir nous adapter. Je ne doute pas de notre capacité d’adaptation. Nous détenons de formidables ressources intérieures et nous faisons bien souvent preuve d’une formidable créativité pour faire face à l’inattendu, à la contrainte. Cela étant dit, mon sentiment de nostalgie est toujours là. Le réel froid et cruel me fait face. Seule solution : l’imaginaire et la création, je m’en vais donc écrire mon prochain roman.

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