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La rencontre, la meilleure manière d'être soi


L’être humain est un animal social, rappelle Géraldyne Prévot-Gigant. Au moment où la pandémie limite les liens, focus sur un «précipité chimique» qui permet à chacun de se révéler. Par Marie-Pierre Genecand pour Le temps. Le mot «rencontre» vous renvoie instantanément à la rencontre amoureuse? De fait, dans son essai intitulé La Force de la rencontre, la psychopraticienne Géraldyne Prévot-Gigant évoque ce moment flamboyant qui a son prix et ses aménagements. Mais, au moment où la pandémie limite notre pouvoir d’action, cet article s’intéresse à la rencontre sous toutes ses formes, sans restriction.


Qu’est-ce qui fait qu’une personne nous plaît et nous porte alors qu’une autre nous pèse et nous plombe? Comment se déroule la phase d’approche et de stabilisation? Qui sont ces mentors ou grains de sable qui bouleversent nos existences? Et pourquoi certains d’entre nous ne se lient pas ou se lient à de mauvaises personnes? La rencontre est un précipité chimique, un accélérateur de particules qui a des conséquences, prévient l’autrice. D’où les notions d’ouverture, mais aussi de choix et de responsabilité qui lui sont liées.


Une danse à quatre temps

Vous êtes à une soirée. Instinctivement, votre cerveau reptilien, le plus archaïque, repère parmi les invités ceux et celles qui titillent votre intérêt. Votre regard pétille, votre corps frétille. Vous n’en êtes pas encore à la présentation formelle que vos sens frémissent déjà à la perspective de cette nouvelle alliance. C’est que l’être humain est un animal social qui a besoin de liens pour alimenter son affection et sa réflexion.

Comment cette conquête se déroule-t-elle dans le détail? Géraldyne Prévot-Gigant emprunte à la Gestalt, ou psychologie de la forme, les quatre temps de cette danse. Le premier temps, le précontact, est autocentré. C’est le moment de l’allumage généré chez vous par le langage non verbal de la personne repérée. Parfois, lors de cette première phase, vous prenez des informations sur votre «cible». Durant la deuxième étape, appelée contact ou engagement, vous échangez avec cette personne et découvrez «des terrains d’entente singuliers qui seront le fondement de votre complicité».

Au cours du plein contact, le troisième chapitre, vous entrez dans le «nous», le stade «des moments ou projets partagés» qui étoffent le lien. Enfin, le postcontact ou désengagement n’équivaut pas à la rupture, contrairement à ce que l’intitulé pourrait laisser croire, mais à «un moment de respiration permettant de digérer la relation et de l’intégrer à son histoire».


Les bébés, déjà empathiques

Si la rencontre est une danse, quelles en sont les pas principaux? La curiosité, la bienveillance et l’empathie, répond la spécialiste. Qui précise, au sujet de cette dernière, que Jean Piaget se trompait lorsqu’il assurait que «les enfants ne pouvaient ressentir de l’empathie que vers 7 ans, âge où se développe la capacité cognitive permettant de se mettre à la place de l’autre». Depuis, il a été démontré que les bébés sont «déjà capables de partager les émotions d’autrui». «Agé de 15 mois, Mickael est bouleversé lorsqu’il voit un camarade pleurer. Il décide de le consoler en lui apportant son doudou», relate la thérapeute qui décrit ici le rituel de don et de contre-don à la base de tout échange. Mais attention, l’empathie a ses pièges! (...)


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