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La posture juste de l'accompagnant


Femme mexicaine avec couronne de fleurs
Entre alimenter l'égo ou la réelle mise en valeur du patient, comment trouver la posture juste de l'accompagnant ?

Alors que beaucoup d'accompagnements axent leur communication sur l'estime de soi et l'empowerment, comment trouver la posture juste et éthique entre sur-valorisation et réelle mise en valeur de nos patients? Mise au point.

Dans l'accompagnement psychothérapeutique, au bout d'un certain temps, quand le patient a suffisamment avancé, alors qu'il est sorti de la phase de reconstruction, de consolidation du moi et guérison des blessures affectives, il peut être tentant de le caresser dans le sens du poil. Nous sommes ainsi assurés d'être appréciés longtemps par la majorité.

Mais qu'en est-il de la qualité de notre travail et du respect du patient? Surement pas grand chose.

Certes les patients ont besoin de prendre conscience de leurs ressources psychologiques et de leurs potentiels, ils ont besoin d'être félicités pour leur évolution dans le travail psychothérapeutique et applaudit lorsqu'ils franchissent des limites autrefois immobilisantes cependant renforcer des croyances limitantes à leur sujet n'est pas leur rendre service.


Il faut un certain talent pour savoir à quel moment ne rien dire, laisser le processus inconscient se faire et à quel moment souligner des points cruciaux. Là se trouve le début de la posture juste de l'accompagnant. Il faut aussi avoir fait un certain travail sur soi en tant que thérapeute pour ne plus être dans le besoin de plaire ou de se prouver quelque chose. Il faut un certain nombre d'heures de formation et de pratique pour voir venir un éventuel transfert négatif (ou projections) et s'en servir comme levier dans l'accompagnement.

Alors que nous sommes dans une société de consommation, du tout de suite et sans efforts, il faut une certaine dose de courage (ou de sagesse) pour oser franchir la ligne de confort dans notre pratique et y préférer l'art d'un accompagnement honnête.


C'est ce que j'ai fait hier avec S. Il m'était impossible, en cette fin de cycle d'ateliers de la saison, de ne rien dire et de la laisser s'enferrer dans ses contradictions. C'était un peu comme une non-assistance à personne en perdition. Bref cela aurait été ne pas faire le job. S a bien tenté d'échapper au processus en me valorisant quelques instants. (C'est là que j'ai eu l'idée du texte que je vous écris aujourd'hui.) D'ailleurs j’étais mal à l'aise. Ce fameux état que nous ressentons dans notre pratique quand un jeu psychologique s'active.

Consciente du phénomène, j'ai ramené en douceur le focus sur S et j'ai fait le job.

Résultat des courses, S a eu une méga-prise de conscience et un home-work à mettre en place pour l'été qui lui fera un bien fou! Dans la posture juste j'ai tordu le coup à l'inflation de l'égo des deux parties.


Alors entre glorification du moi et réelle prise en charge du patient, je choisis la seconde option.

Je pense que nous avons tout intérêt à nous méfier de certains discours souvent étiquetés de « spirituels » qui viendraient nous rassurer sur notre beauté, notre grandeur, notre lumière, notre mission de vie qui serait de sauver les autres et la Terre, sur notre âme qui est spéciale, sur notre conscience bien particulière, sur nos perceptions sur-naturelles... Surement dans l'absolu mais en attendant nous sommes dans cette réalité et nous devons faire avec pour ne pas stagner.

Je pense que tout ceci un piège qui peut alimenter notre égo spirituel. (voir mon livre Le pouvoir des hypersensibles spirituels) C'est tellement plus facile et tellement valorisant. Pourtant....


La démarche spirituelle c'est justement garder la conscience et le cap afin de voir venir les pièges. C'est moins confortable sur le moment, quoi que..., mais c'est se garantir un chemin lumineux et magnifique.

En fin de compte tout ce que je viens de vous raconter est une histoire d'égo et d'âme, de narcissisme et de conscience. C'est surement tout le challenge de notre incarnation et aussi toute sa beauté, parce qu'il est doux au coeur et à l'âme de trouver l'équilibre et la sagesse.


Juin 2023 ©Géraldyne Prévot Gigant, psychopraticienne et formatrice, spécialiste de l'accompagnement des femmes hypersensibles et/ou dépendantes affectives. Tous droits réservés.

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