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Le syndrome de la cabane



Cette expression a fait son apparition en Espagne Sindrome de la cabana. Elle désigne les personnes qui n'osent pas sortir de chez elles par peur de contaminer les autres ou d'être contaminées elles-mêmes. Certaines ne sont pas toujours conscientes du phénomène qui s'opère en elles, et vont dire qu'elles n'ont pas peur de sortir mais qu'elles n'éprouvent pas le désir d'aller dehors. La simple vue des masques, l'obligation de la distanciation sociale et le fait de devoir être constamment attentif sont les facteurs qui justifient de rester chez soi et de prolonger le confinement. D'autres personnes sont, quant à elles, bien conscientes de leur syndrome qui se manifeste sous forme d' angoisses tant elles sont prégnantes, peur consciente de sortir, troubles du sommeil (trop ou pas assez), fatigue, difficulté à se lever le matin... Mais les symptômes ne s'arrêtent pas là : la tristesse, la peur, l'angoisse et la frustration peuvent aussi faire leur apparition.

Mais d'où vient cette expression de Syndrome de la cabane? Aussi bien appelé syndrome de l'escargot ou syndrome du prisonnier, le syndrome de la cabane ou cabin fever fait son apparition au début du XIXème siècle chez les chercheurs d'or, les trappeurs et les coureurs des bois du nord et l'ouest des Etats-Unis ayant des difficultés à sortir de leur cabane de confinement. Ces hommes de part leurs activités, vivaient pendant des mois dans la nature, retirés du monde moderne. Ils redoutaient le contact avec la civilisation et le "monde normal." La méfiance, la crainte et l'angoisse étaient les principales sensations que pouvaient ressentir ces hommes du début du siècle dernier. Ce syndrome se retrouve également chez les gardiens de phare isolés du monde pendant des mois. El Pais a été un des premiers quotidiens à rapporter des cas de syndrome de la cabane. Puis Pékin a remarqué une recrudescence de symptômes qui s'apparentent à ce syndrome.

La période du déconfinement Pour beaucoup cette phase est plus difficile à vivre que le confinement lui-même. Le choix de sortir mais dans un climat anxiogène explique nettement le syndrome de la cabane. Cette peur d'être contaminé et de contaminer est légitime mais dans une certaine mesure. Il est du devoir de chacun d'oser s'observer et d'en venir aux conclusions qui sont les bonnes. Ceci afin de pouvoir demander l'aide d'un professionnel ou tout simplement commencer à en parler autour de soi. Le confinement a été un véritable choc pour la majorité de la population et il est logique que le déconfinement ne soit pas sans conséquences psychologiques. Les médias n'ont eu de cesse de nous avertir des dangers du Covid-19, il est normal qu'une partie de la population redoute de sortir. Le message de protection a bien été reçu mais pour certains il est difficile de devoir à nouveau s'adapter à une autre configuration en si peu de temps.

Que faire?

Quand nous nous sentons impuissants, nous tentons de tout contrôler. Et dans le cas de figure du syndrome de la cabane, comme nous avons peur, nous sommes hyper-vigilants et voyons le danger partout. Nous sommes également à la recherche d'informations afin de nous donner l'illusion de maitriser la situation mais trop d'informations devient rapidement anxiogène. Il est nécéssaire de réduire l'accès aux informations et faire en sorte de rester suffisamment informé. Et bien entendu il est impératif de consulter un professionnel qui nous aidera à trouver à retrouver un sentiment de sécurité et à maîtriser nos pensées et émotions chaotiques.


Géraldyne Prévot Gigant, psychopraticienne, auteure et conférencière.



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