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Les 7 antidotes au ghosting

Soudain, plus rien... Un silence fracassant. Une absence qui terrasse alors qu’on n’a rien vu venir. ….il/elle s’en est allé(e). Du jour au lendemain, sans explications.

On ressent alors un vide immense. Un déchirement dans le cœur et les entrailles. Celui/celle qu’on aime est parti(e). Il/elle n’est pas mort(e) mais c’est tout comme. Il/elle a pris ses cliques et ses claques sans un mot, sans prévenir, sans menaces. Hier tout semblait si beau. Aujourd’hui c’est l’enfer. Nous voilà seul(e) avec l’absence. Sans avoir notre mot à dire. Une séparation brutale, imposée. Un départ sur lequel on ne peut donner aucun sens.



Cela s’appelle le ghosting.

Le ghosting est l’art de quitter sans aucune explication.

C’est faire le mort : pas d’appels, pas de mails, pas de sms… Ghosting est un terme apparu récemment, du mot anglais ghost qui veut dire fantôme. Il y a donc bien une idée de mort qui plane dans tout ça : faire le mort, fantôme… En effet pour la personne quittée, il faudra faire le deuil. Et difficile de faire le deuil sans pouvoir donner du sens à cette fin d’histoire. Le ghosting est un phénomène de société ayant tendance à s’amplifier ces dernières années. Les nouvelles technologies numériques bousculent les comportements. La société consumériste accentue le comportement je-veux-je-prends-je-jette. La relation à l’autre devient de plus en plus une relation à l’objet. En un clic, j’entre en contact et en un clic je quitte la personne. C’est tellement plus facile. En un clic le tour est joué.

Selon une étude menée auprès de 1 000 personnes par le Huffington Post et YouGov en 2015, 11% des personnes interrogées assurent avoir déjà fait le mort pour se débarrasser de leur moitié. Le nombre de ghostés s'élève quant à lui à 13%. Lors du ghosting la personne quittée se sent objet : jetée après usage. Au delà de la blessure affective - elle souffre de perdre quelqu’un auquel elle était attachée, (voire qu’elle aimait) - il y a la blessure narcissique. Non considérée comme un être sensible pensant et aimant, la personne quittée peut se sentir niée dans ses affects, niée dans sa personnalité. Cette situation est d’une extrême violence psychologique d’autant plus si la victime du ghosting a une fragilité au niveau de l’estime de soi. Cette situation sera destructrice pour les personnes souffrant d’un passé aux multiples abandons, d’une mésestime de soi, d’un non-amour de soi.


Je me souviens

Il y a très longtemps. Il était charmant, beau, avec un je-ne-sais-quoi de cassé en lui. Un dîner. Un verre. Un autre dîner, un autre verre. Des déclarations. Une nuit d’amour. Un lendemain qui semblait normal. Un café ensemble. Une complicité. Il me propose de me raccompagner. Nous prenons le métro. Nous sommes debout, proches. Il me regarde dans les yeux. J’ai l’impression qu’il veut me dire quelque chose d’important. Le train arrive en gare. Il est dos aux portes. Elles s’ouvrent, il recule me regardant toujours dans les yeux. Un dernier pas en arrière. Il est sur le quai, fait un signe de la main signifiant un au-revoir et les portes se referment. Le métro emporte mon corps tétanisé, choqué, ma tête vide, mon cœur serré.

Je n’ai plus jamais eu de nouvelles de cet homme.



Qui sont ces ghosteurs, (ceux qui quittent) ?

Les Pervers-Narcissiques Car ainsi ils contrôlent jusqu’au bout la relation, l’autre et leur image. La victime reçoit un dernier coup de grâce. Terrassée par la violence de l’acte et l’incompréhension.

Les séducteurs (autre forme de narcissime) N’ayant pas de temps à perdre dans la clôture de leurs aventures parce que déjà sur un autre coup, ils vont disparaître et faire le mort. Ce sont des consommateurs de l’amour.

Les abandonniques Ils sont dominés par l’angoisse d’abandon : ils se sentent (ou croient être) constamment abandonnés. Par peur d’être abandonnés tôt ou tard, ils vont quitter. Ainsi eux aussi contrôlent la situation non pas pour détruire l’autre comme le PN mais plutôt pour tenter de canaliser l’angoisse qui les rongent. En gardant le contrôle de la relation, ils se donnent l’illusion de contrôler leur angoisse.

Dans cette catégorie nous pouvons également retrouver les phobiques de l'engagement. Effrayés à l'idée d'aller plus loin, ils disparaissent sans laisser d'adresse. Ces phobiques sont terrorisés à l'idée de s'engager plus loin dans la relation, bien souvent il s'agit d'une peur inconsciente de l'abandon. Que va-t-il m'arriver si je m'abandonne totalement dans cette relation? Que va-t-il se passer si je ne contrôle plus ni mes sentiments, ni la relation? Vais-je reproduire la vie de couple de parents? Toutes ces peurs vont motiver la fuite du phobique.

Les contre-dépendants Ce sont des dépendants qui s’ignorent. Ils vont tout mettre en place pour fuir la relation ou pour ne pas être en relation du tout. Dès que ces individus se trouvent en lien avec autrui, ils étouffent. La relation amoureuse les angoisse terriblement bien qu’ils n’en soient pas conscients. Ils vont rapidement mettre en place une stratégie de fuite. La solitude sera pour eux le seul moyen de ne pas souffrir d’avantage. C’est en tout cas le seul moyen de ne pas se retrouver en situation de dépendance. Leur devise pourrait être « mieux vaut être seul que prendre le risque de s’attacher ».



Pire que le ghosting : le benching

Révélé par le journaliste Jason Chen du New York Times, le benching viendrait du terme banc des remplaçants. Autrement dit, celui qui vous bench vous garde sous le coude en attendant de trouver mieux.

Le benching, ou l'art de garder sous le coude, fait vivre un véritable enfer. Cette attitude, encore plus perverse, consiste à alterner les phases de ghosting, je-disparais-sans-te-donner-signes-de-vie avec des phases de réapparitions, je-m'intéresse-à-nouveau-toi. Avec le ghosting on vit la douleur de la séparation amoureuse, doublée par l'absence d'explication. Avec le benching, alors qu'on commence à sortir la tête de l'eau, le/la prétendant(e) réapparait. Cette méthode cruelle empêche toute possibilité de faire le deuil de la relation et de tourner la page. Et il faudra beaucoup de force, de courage et de lucidité pour ne pas se laisser emporter dans cet enfer.

Bien entendu l'antidote au benching est de trouver la force de couper les ponts, de ne plus jamais être en contact avec la personne. Il est indispensable de fuir, de n'entretenir aucun espoir. D'autant qu'il n'y a aucun espoir de bonheur au contact de ce type de profil.


Qui sont ces ghosters (ceux qui sont quittés)

Dans une société de l’éphémère et de la consommation tout le monde peut être amené à subir la situation du ghosting, à être quitté du jour au lendemain. Cependant, en observant les personnes qui venaient me consulter, j’ai pu remarqué qu’il s’agit souvent de personnes souffrant de dépendante affective, ayant une faible estime d’elles-même, ne s’aimant pas. Des personnes ayant bien souvent vécu des situations d’abandon par le passé (enfance ou adolescence). Le ghosting est donc terrible à vivre pour ces personnes là car cette situation réactive la veille blessure d’abandon.

Les dépendants affectifs ne s’aiment pas et ont une médiocre image d’eux-mêmes. Ils vont faire des choix de partenaires qui seront de mauvais choix pour eux. Ils vont choisir des personnes leur faisant revivre le drame du passé et alimenter le schéma répétitif. Par non-amour de soi, enfermés dans la souffrance, prisonniers de croyances limitantes sur eux-mêmes, la vie et sur l’amour, les dépendants vont être attirés par des personnes qui soit les maltraiteront, soit les abandonneront, soit les deux.



Alors que faire ? Voici

Les 7 antidotes au ghosting

1- Vous aimer Apprenez à poser des actes de bienveillance envers vous-même. Vous êtes précieux et vous vous devez vis à vis de vous-même de prendre soin de vous. S’aimer c’est entrer différemment en relation avec vous. C’est ne plus vous abandonner, c’est vous pardonner, c’est mettre en place des actions pour guérir les blessures du passé, c’est accepter le passé, et donner du sens aux évènements. Tout à du sens, tout à une raison d’être. S’aimer c’est ne plus se sentir victime, comprendre que nous pouvons changer les choses et devenir co-créateur de notre existence.

2- Ne plus vous abandonner vous-même Ce qui fait le plus mal lors d’un ghosting c’est la réactivation de la blessure d’abandon. Il y à la souffrance, l’incompréhension et un puissant sentiment de vide. Ce vide est avant tout l’absence d’un véritable amour de soi. On pense se connaître, on croit s’aimer mais en fait ce n’est pas encore le cas. Ce sentiment de vide c’est aussi, pas seulement, que nous nous sommes abandonnés nous-même. Dans le non-amour de soi, dans cette quête d’amour désespérée, nous avons donné tout pouvoir à l’autre et nous nous sommes oubliés. Retrouvez-vous et ne vous abandonnez plus. Ceci est un acte d’amour envers vous-même. Commencez à vous aimer comme on ne l’a encore jamais fait pour vous.

3- Vous pardonner Un des actes d’amour envers vous sera de vous pardonner vos mauvais choix. Ces choix sont inconscients et avant d’entamer une psychothérapie vous ne pouviez pas savoir ce que vous mettiez en place. Nous faisons du mieux que nous pouvons avec les moyens que nous avons à ce moment là ! Donc ne vous en voulez pas à propos de vos mauvais choix. Ces choix vous ont permis de vous interpeller vous-même. Au bout d’un moment quand nous sommes au cœur du système répétitif il y a une petite voix en nous qui nous dit « mais pourquoi ça m’arrive tout le temps ? Pourquoi je rencontre tout le temps le même type de personne ? » Quand vous vous posez cette question alors vous savez que vous êtes en train de franchir une étape nouvelle. Vous allez pouvoir comprendre et agir différemment. Donc ne vous en voulez pas et remerciez-vous car ces expériences vous mènent petit à petit vers la compréhension de vous-même.

4- Guérir de la blessure d’abandon Cette étape est indispensable pour sortir du schéma répétitif. Votre ou vos blessures d’abandon ont laissé une trace indélébile en vous. Ces blessures demandent à être comprises et guéries. Alors si vous ne l’avez encore fait n’hésitez pas à vous faire accompagner par un spécialiste. Ce professionnel vous soutiendra, vous comprendra et vous aidera dans la guérison de vos peines du passé.

5- Anticiper On ne peut pas prévoir ce genre de situation. Mais ce qui est certain c’est que bon nombre de personnes doivent apprendre à bien choisir leur partenaire, bien choisir qui aimer. Sa personnalité, les circonstances de la rencontre, la façon dont il s’y est pris pour vous inviter à prendre un verre, la façon dont elle a accepté de vous revoir, tout ceci est à prendre en compte. Vous y verrez peut-être des signaux avant-coureurs.

6- Accepter Accepter l’erreur de casting n’est pas toujours évident mais salutaire. L’après « ghosting » peut vous permettre de vous poser les bonnes questions. Revoir le film de la rencontre et découvrir les signaux que vous n’avez pas voulu voir pourra vous aider pour la prochaine fois. Ceci, non pas pour vous culpabiliser, mais pour apprendre après coup. Ainsi on ne vous y reprendra plus. Et pour mieux accepter l’inacceptable souvenez-vous que ce vide peut-être l’occasion de prendre du temps pour vous, de faire le point. Ce vide c’est aussi un espace disponible pour une véritable rencontre. Celle d’avec vous-même.

7- Donner du sens Il est difficile de passer à autre chose, de faire le deuil de la relation sans explications. Pour tourner la page nous avons besoin de donner du sens aux événements. Vous n’aurez jamais d’explications de vos derniers ghosting et vous devez vous faire à cette idée. En revanche cet épisode peut avoir du sens pour vous. Suite à cet événement vous êtes surement en mesure de comprendre quelque chose sur vous, de prendre conscience de quelque chose d’important, de décider quelque chose. Ou tout simplement prendre conscience de ce que vous ne voulez plus vivre comme type de relation. Tout a une raison d’être.


Le wake-up de l’amour

Nos mauvais choix de partenaires, nos déceptions amoureuses, nous mènent irrémédiablement vers nous-même. Notre inconscient, ou plutôt la partie de nous-même qui sait tout, notre conscience supérieure, nous poussent à vivre certaines expériences. L’objectif est de nous interpeller, de nous réveiller.

Ce sont des wake-up orchestrés par la partie de nous qui sait tout. Ce réveil où on va décider que ça suffit de subir ! Ce réveil qui va nous permettre de prendre de bonnes décisions pour nous. Ce réveil qui va nous permettre de rencontrer les bons professionnels, faire des choix différents. Ce réveil qui va nous permettre de reprendre en main notre vie amoureuse. Ce réveil où nous allons récupérer notre pouvoir de co-créateur avec la vie. Finis les attentes interminables de SMS, finis les changements de planning à la dernière minute pour être sûr de le (la) voir, finis les silences déchirants de l’absence définitive.

Ce wake-up de l’amour va vous ouvrir à une vie nouvelle, à une relation meilleure avec vous-même. Vous pouvez enfin choisir, et choisir bien, car vous êtes une personne formidable.

Bon wake-up de l’amour !



Géraldyne Prévot Gigant

Je suis psychopraticienne depuis 27 ans et autrice de 16 ouvrages sur la psychologie et le développement personnel dont certains sont traduits en plusieurs langues. Je suis spécialiste des relations et de la question amoureuse. J'accompagne les femmes, les dépendants affectifs, les hypersensibles, ainsi que les personnes qui souhaitent sortir de relations toxiques ou bien celles qui souffrent de la solitude du célibat. Mon dernier ouvrage est Les femmes et l'amour, comment bien vivre l'amour à l'heure du dating, du ghosting et du zapping aux éditions Leduc (sept.2023).

A paraître et déjà disponible en pré-commande : 50 exercices pour se libérer des relations toxiques (ed. Eyrolles)


 

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