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Mon parcours psy II - Quand l'auto-maltraitance émotionnelle s'invite dans la psychothérapie.

 « Fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve » 

Serge Gainsbourg 




Un sofa balançoire devant un mur où il est écrit "self-love"

Et si le plus grand obstacle à votre guérison émotionnelle, c’était… vous-même ?


En consultation, un nombre croissant de patients adopte un comportement paradoxal : ils prétendent vouloir aller mieux, mais sabotent inconsciemment leur propre processus de guérison. Cette auto-maltraitance émotionnelle en psychothérapie, souvent invisible, peut faire dérailler même les thérapies les plus prometteuses. Voici comment elle se manifeste, pourquoi elle s’installe et comment en sortir.



Quand le patient sabote sa propre thérapie


Je constate fréquemment que certains patients – je les appelle ainsi car je les accompagne avec patience sur ce chemin – pratiquent l’auto-sabotage thérapeutique sans en avoir conscience. Ils se persuadent qu’ils vont mieux, mais restent convaincus que « être vraiment bien » leur est impossible. À leur insu, ils se privent durablement des clés d’une vie quotidienne fluide et harmonieuse.


Le manque d’estime de soi, obstacle au lien thérapeutique


Le patient qui manque d’estime de soi doute de mériter l’accompagnement de son praticien et questionne la sincérité de son engagement. Il a tant fait de mauvais choix et tant été déçu, parfois trahi, qu’il préfère contrôler ses relations pour se protéger. Or, appliquer ce mécanisme avec son psy revient à se priver de toute surprise bénéfique lors des séances : cela freine le processus thérapeutique et empêche la « magie » d’opérer. En conséquence, le patient adopte divers comportements qui l’éloignent de l’équilibre intérieur que suscite naturellement la connaissance de soi.


Le piège du “tourisme psychothérapeutique”


Face à la multitude de méthodes et de discours en développement personnel, certains se livrent à ce que j’appelle le « tourisme psychothérapeutique », multipliant les praticiens. Apparue pour rassurer, cette stratégie s’avère contre-productive : plus les intervenants sont nombreux, plus l’individu se sent perdu. Privé d’un engagement véritable, il n’entre jamais en relation authentique, et l’effet thérapeutique est neutralisé. J’ai souvent constaté que l’entrée dans le processus peut faire peur : ces patients demandent de l’aide, tandis qu’une partie d’eux refuse d’être accompagnée. Cette ambivalence se ressent rapidement en séance, et il faut choisir le bon moment pour l’évoquer ; à défaut, on risque de provoquer l’effet inverse.

Parfois le bon moment ne vient pas parce que le patient n’est pas vraiment près. Il n’est pas pressé d’aller mieux et surtout il n’est pas prêt à faire entrer son thérapeute dans la danse. Il veut juste qu’il mette de la musique mais pas danser.

Une danse solitaire qui exclut le thérapeute

Ou alors il devient un derviche-tourneur - sans conscience - qui tourne sur lui-même se donnant l’illusion que quelque chose se passe, ivre de son mouvement auto-centré. Mais quand il s'arrête, il se rend compte que tout en lui, et autour de lui, est à l'identique. 

Exclus de cette danse, le praticien se sent utilisé, réifié et aussi frustré car il ne peut pas vraiment exercer son art. Il est triste que son patient ne lui permette pas de l’aider vraiment. Le pire sera quand il verra celui-ci quitter le champ thérapeutique sans travail abouti disant que «  finalement ça n’a pas marché. »

Le praticien se retrouvera alors déçu de n’avoir pu faire son travail et le patient repartira comme il est venu. La partie de lui qui lui fait du mal, en revanche, sera grandement satisfaite car le mieux-être lui fait peur.


Le thérapeute, figure de réparation symbolique


Si le patient prend conscience de son auto-maltraitance, il lui faudra faire confiance, instaurer une régularité de séances et accepter un rythme cohérent pour se sentir véritablement accompagné. Il doit comprendre que recourir à un accompagnement n’ôte rien à sa valeur : c’est un acte de force, non de faiblesse. Nous sommes des êtres de relation ; c’est sur ce « terreau du lien » qu’émergent la prise de conscience de nos blocages, la guérison de nos traumatismes et un regard compatissant sur soi. Le praticien se fait alors parent symbolique – grand frère ou grande sœur bienveillante –, apportant l’humanité parfois absente dans l’histoire du patient.

Alors, l’espace thérapeutique devient un agent de mieux-être et de saine transformation. Le patient découvre qu’il a enfin fait le bon choix – celui de se faire du bien – et qu’il peut poser des actes d’auto-bientraitance.

Prendre le temps d’aller bien c’est se donner la possibilité d’aller-mieux pour toujours. 



Vers une paix intérieure durable


Pour un patient en guerre contre lui-même, l’espace thérapeutique devient un lieu de négociation en vue d’une paix intérieure. Même s’il tentera par tous les moyens d’échapper à ce lieu bénéfique, il doit se responsabiliser, évoquer son ambivalence avec son praticien et accepter le rythme proposé. Cette régularité entretient à la fois le lien et dynamise le travail inconscient : le temps est son allié ; il ne faut surtout pas le négliger.

©Géraldyne Prévot Gigant, GPG Géraldyne Prévot Gigant 22 Juillet 2025 Tous droits réservés. Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, faite sans le consentement écrit préalable de Géraldyne Prévot Gigant est illicite.


Aller plus loin

Vous apprendrez dans la première partie de cet ouvrage à repérer votre mode d’autodestruction et son origine probable. Puis, dans une deuxième partie, la manière dont vous utilisez les relations pour continuer à vous faire du mal et valider vos pensées négatives. Enfin, vous découvrirez des clés pour vous en libérer : se pardonner, se consoler, s’estimer, guérir la blessure d’abandon et devenir son meilleur ami…

Emprunter ce chemin de guérison vous permettra ainsi de relever tous les défis du quotidien et de vous aimer pleinement.

L'auto-maltraitance émotionnelle un livre écrit par Géraldyne Prévot Gigant éditions Eyrolles collection Comprendre et agir
















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