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Bienvenue sur le blog de Géraldyne Prévot Gigant. Vous y trouverez des articles inédits, des billets d'humeur, des articles et interviews que Géraldyne a donnés à la presse ainsi que des critiques de films et séries vues sous le prisme psychologique et philosophique.

Bonne lecture.

La beauté sauvera le monde, Dostoïevski


Nous avons un pouvoir fabuleux, un pouvoir inestimable, un pouvoir que nous ignorons ou que nous n’évaluons pas à sa juste mesure. Ce pouvoir est celui de faire de chaque jour un moment unique, un sacré moment, un moment sacré. Nous avons cette capacité de choisir le regard que nous voulons poser sur notre vie quotidienne. Nous pouvons voir l’existence tout en gris sans nuances et sans aucun sens. Ou bien nous pouvons changer de lunettes et voir la vie différemment, y voir de la couleur et y mettre du sens.


Pourquoi est-ce si important de faire entrer les petits miracles dans sa vie?

Parce qu’à chaque instant où nous sommes réceptifs à ce genre de situations, nous avons l’impression d’avoir reçu un très beau cadeau. Nous avons l’impression d’avoir été, un court instant, privilégié. Il s’agissait d’un petit miracle et donc oui, nous sommes des privilégiés car la vie nous a parlé ou plutôt elle nous a répondu. Vivre des petits miracles nous permet de vivre la vie plus facilement car elle prend soudain une tout autre dimension. Nous nous sentons connectés avec notre environnement, avec l’univers, et la vie nous semble plus simple. Quand les petits miracles s’invitent dans notre vie, c’est comme si on mettait de la couleur dans notre quotidien. C’est comme si les choses prenaient un relief différent. Quand nous commençons à être capable de nous ouvrir à ce type d’expérience alors les portes s'ouvrent sur d’autres expériences similaires. Nous nous apercevons que les coïncidences sont plus nombreuses, les belles rencontres plus fréquentes, les opportunités plus présentes.


Mais c’est quoi au juste un petit miracle ?

L’idée de cet article m’est venue suite à un petit miracle. Ne vous attendez pas à quelque chose de spectaculaire. En général les petits miracles sont discrets pour les autres mais importants pour soi. C’est un moment plus ou moins court, où soudain la magie de la vie semble nous atteindre. C’est une expérience intime. Et parfois quand on raconte l’expérience à autrui, elle semble moins spectaculaire. Mais quand on s’en souvient c’est alors une large palette de sensations qui surgit à nouveau à notre conscience. Grâce à mes choix de vie et ma relation avec l’existence, j’ai la chance de vivre dans une belle maison face à une immense forêt. Elle est ma source d’inspiration et de recueillement. Un jour où je m’y promenais avec mon chien, un chant de femme se fit entendre au loin. Je pris tout d'abord cela pour un rire. La voix semblait se rapprocher à grande vitesse. Je fus saisie par la beauté de l'instant. Je n’osais plus marcher de peur que la magie disparaisse : une voix d’ange au milieu de la forêt. Ce n’était pas un ange mais une jeune femme roulant en vélo à très grande vitesse et chantant un air de Mozart : Voi che sapete des Noces de Figaro. « Voi che sapete », « Toi qui connaît »… « toi qui connaît ». Elle passa devant moi. Je lui souris. Elle ne me vit pas. Durant quelques secondes qui me parurent une éternité (un des signes d’un petit miracle) je me sentis flotter, je me sentis portée par une énergie particulière. J’avais la conscience de vivre un moment unique. Cet instant est gravé à tout jamais dans ma mémoire comme un moment important. Bien entendu la phrase « toi qui connaît » fut chargée de sens un peu plus tard lorsque je pris le temps de réfléchir à ce qui venait de se passer. « Toi qui connaît »… l’accès au petit miracle et à la beauté.


Comment faire pour laisser entrer les petits miracles dans votre vie ?

1. Changer votre vision de la vie

Vivre des petits miracles n’est pas une question de chance mais une question de posture face à la vie, une question d’entraînement. Si vous partez du principe que les événements arrivent par hasard. Si vous pensez qu’il y a des personnes qui ont de la chance et d'autres qui n’en ont pas. Si vous pensez que, de toute façon, quoique l’on fasse, nous allons immuablement vers un destin tout écrit, alors les miracles risquent de se faire rare. Mais la bonne nouvelle est que vous pouvez changer votre façon de penser et votre façon d’interpréter le monde. Vous avez le choix ! Le choix de changer vos croyances envers l’existence, le choix de regarder les choses différemment, le choix de leur donner du sens. Vous allez donc troquer vos lunettes grises, celles qui vous font voir la vie terne pour des lunettes de couleur. Vous devez apprendre à abandonner une vision pessimiste des choses. Et alors vous verrez que la beauté est là autour de vous. Elle est présente mais parfois ne se manifeste qu’à ceux qui savent voir, qu’à ceux qui savent porter un autre regard sur le monde.


2. Inviter la beauté à entrer dans votre vie

La beauté est importante pour l’âme. Ceux qui y sont sensibles savent à quel point elle peut être indispensable dans notre quotidien. Aux yeux des neurosciences, "le cerveau ne produirait pas de réaction esthétique si cela ne servait à aucun but utile pour la survie*". Il existe une "fonction biologique et adaptative de l'esthétique" afin que notre expérience de l'esthétisme perdure dans le temps de génération en génération, inscrite dans notre ADN, permettant à notre espèce de rester relié. Relié les uns aux autres, connecté à la nature, à la Terre, à notre environnement. Mais d'un point de vue plus philosophique, la beauté permet à l'âme de s'élever, procure des sentiments nobles, facilite l'accès à la sérénité. La sensibilité à la beauté est quelque chose qui se développe. Et il est peut-être plus difficile de voir la beauté au quotidien là où tout semble terne et banal. Invitez la beauté dans votre vie devient alors un challenge existant. Et pour cela il est nécessaire d'avoir une capacité à s'émerveiller du monde. La beauté est tout autour de nous : la nature est beauté, l’art est beauté, la créativité est beauté, la noblesse d’âme est beauté ….


3. Comprendre que vous pouvez co-créer avec la vie

Les récentes découvertes en physique quantique nous ont permis de comprendre que nous baignons dans un bain d’énergie. Dans ce bain d’énergie de nombreuses informations circulent, nous ne les percevrons peut-être pas consciemment mais notre inconscient, lui, réceptionne une certaine quantité d’informations. Donc si vous émettez une information mentale ou émotionnelle, elle s’en va surfer sur les champs d’énergie du collectif. On peut imaginer que la vie est ce bain d’énergie. Ce résumé très simple nous permet de comprendre qu’il est possible d’envoyer une information et d’en recevoir les échos. Donc co-créer avec la vie c’est tout d’abord être attentif à ce qui nous arrive. Comprendre qu’il est possible de décoder le langage de la vie. Rien n’arrive par hasard et nous pouvons toujours faire quelque chose de ce qui nous arrive. Partant de ce principe nous pouvons donc adresser au monde le souhait de vivre des petits miracles. Ceci s’appelle la force de l’intention. Vous adressez au monde votre intention de vivre des petits miracles. Avez-vous conscience que vous êtes en train de vous offrir un bien beau cadeau ? L’opportunité de vivre différemment votre quotidien, d’ouvrir la porte à la beauté.


4. Etre ouvert à l’inattendu

Bien entendu les petits miracles arrivent quand on ne s’y attend pas. Il est donc indispensable de ne pas vouloir contrôler les choses et de simplement être ouvert aux possibilités. C’est un peu comme quand vous ouvrez les bras pour accueillir quelqu’un. Vous pouvez donc être ainsi mentalement disposé à recevoir, en totale ouverture. Et vous verrez bien ce que la vie décide de vous offrir. L'important est d'avoir confiance. Confiance en la vie mais surtout confiance en vous, en votre capacité à voir et à recevoir.


5. Prendre le temps d’observer

Nous avons vu plus haut qu’il est important de changer sa vision des choses. L’autre aspect important est d’être en capacité d’observer ce qui se passe autour de soi. Sans cette capacité à être attentif à ce qui se passe autour de soi, vous risquez de passer à côté de vos petits miracles. N’oublions pas, les petits miracles sont partout mais nous ne les voyons pas toujours, trop distraits par diverses informations parasites. Vous pouvez donc vous entraîner à regarder autour de vous quand vous en avez le temps et la possibilité. Et vous verrez de belles choses apparaître. Les hyper-sensibles ont la chance d’avoir cette capacité d’observation, plus sensibles que les autres aux sons, aux images, aux divers stimuli. Les hyper-sensibles sont en capacité de percevoir des détails qui peuvent échapper aux autres. Pour vous entraîner vous pouvez vous installer à une terrasse de café et observer les gens qui passent. Si vous prenez le bus ou le tram, prenez le temps de regarder à l'extérieur : la vie dans la rue, les affiches, les marchands, etc... Puis de cette capacité d'observer, vous vous apercevrez que la capacité de contemplation n'est pas très loin. Offrez-vous des moments de contemplation : en forêt, dans un jardin, dans un musée, devant une rivière, dans le désert, face à l'océan....Et depuis votre terrasse de café, vous pouvez également contempler la vie de la ville et passer de l'observation des passants à la contemplation du mouvement de la ville.


6. Développer sa capacité d’émerveillement

Parfois les petits miracles sont là et on ne les voit pas. En fait ils sont tout le temps là mais nous sommes parasités par tellement d'informations que nous en devenons aveugles. Parasités par nos émotions, par un mental sans cesse en activité, par des stimulis extérieurs constants… C’est la raison pour laquelle la méditation et la contemplation sont les exercices préparatoires indispensables. La capacité à s’émerveiller est aussi un élément fondamental. Le processus interne de l’émerveillement s’apparente à l’ouverture et à l’accueil. Il prend racine dans notre âme d'enfant. Pour vous rapprocher de l'émerveillement souvenez-vous d'un magnifique moment de votre enfance, un moment où vous étiez émerveillés de tant de beauté, émerveillés que quelque chose comme ça existe sur Terre, que cela soit possible. Plus nous retrouvons la capacité à nous émerveiller face à la beauté de la vie plus nous sommes disposés à voir et recevoir les petits miracles.


7. La petite boite à miracle

Les petits miracles c’est comme les rêves, plus on les note plus il y en a. Toutes personnes travaillant sur les rêves nocturnes vous le diront. Pour les petits miracles c’est pareil. Choisissez donc une très belle boite. Une boîte qui vous inspire, une boîte que vous aimez, une boîte qui n’a jamais servi à autre chose. Elle sera votre boîte à petits miracles. Chaque fois que vous vivrez ce que vous estimez être un petit miracle, vous le noterez sur une feuille que vous plierez et déposerez délicatement dans la boîte. Imaginez ce, qu'avec le temps, votre boîte contiendra ! Des dizaines, des centaines de petits miracles. Et tous ces petits miracles seront en fait….votre vie ! Et un jour quand vous en aurez besoin, vous ouvrirez la boîte et revivrez tous ces petits miracles qui vous ont accompagné ces derniers mois ou années.


8. La gratitude

Quand on sait que nous allons recevoir un très beau cadeau, généralement nous ressentons de la gratitude pour les personnes qui sont à l’origine de cette idée. Alors je vous propose de ressentir dès à présent de la gratitude pour la vie qui va vous offrir plein de petits miracles. Faire émerger ce sentiment vous permet d’être déjà disposé à accéder à la beauté. Vous pouvez déjà remercier la vie pour cela. Mais il y a une personne qu’il ne faut surtout pas oublier. C’est vous même, car vous êtes à l’origine de tout. C’est vous qui avez décidé de lire cet article. C’est vous qui avez décidé de le lire jusqu’au bout. C’est vous qui avez déjà mis en place les diverses étapes pour vivre des petits miracles. Alors vous pouvez dès à présent vous remercier pour ce très beau cadeau que vous vous faites. Au début de cet article j’ai partagé avec vous un de mes petits miracles. Si des petits miracles surviennent dans les prochains jours, semaines ou mois, n’hésitez surtout pas à les partager avec moi. J’en serai ravie. Vous pouvez partager dans l’espace ci-dessous si le cœur vous en dit. Cela sera notre petite boîte à miracles collective. Partager de belles choses c’est créer un petit miracle pour quelqu’un d’autre. J’espère que ce texte a été un joli moment pour vous et si il a participé à faire de votre journée un petit miracle alors cela sera pour moi aussi un bien joli miracle.

Bénis sont ceux qui voient de la beauté dans d’humbles lieux là où d’autres n’y voient rien. Camille Pissarro


©Géraldyne Prévot Gigant


Le chemin des petits miracles en résumé :

  • Voir la vie autrement

  • Inviter la beauté à entrer dans sa vie

  • Co-créer avec la vie

  • Etre ouvert à l’inattendu

  • S’émerveiller

  • Recueillir les petits miracles (la petite boite à miracle)

  • La gratitude



* Dahlia W. ZAIDEL chercheuse en neurosciences comportementales à l'Université de Californie - Los Angeles - Source : Frontiers in Human Neuroscience février 2015 et www. letemps.ch

©Géraldyne Prévot Gigant, Auteure et Psychopraticienne - www.geraldyneprevotgigant.com - Toutes reproductions, partielles ou totales, interdites sans l’accord de l’auteur.

L’idée d’un psychiatre cinéphile

Quand j’étais petite, comme beaucoup d’enfants, Dark Vador me faisait un peu peur. Ce personnage sans visage, sans regard, à la respiration quasi-artificielle et ayant pour seule dimension humaine la parole ; cet être de métal noir me procurait un mélange de peur et de fascination. Ce qui m’intriguait surtout c’était qu’il puisse être le père de Luc Skywalker. Comment cela était-il possible ? Tout semblait les séparer.

La peur de perdre l’autre mène du côté obscure de la force. La vengeance des Sith

Des années plus tard je fus totalement fascinée par l’épisode IV, La Vengeance des Sith car enfin tout allait nous être révélé à propos de cette mystérieuse filiation.

Cette remontée dans le temps, la découverte des événements cruciaux de la vie de Dark Vador furent finalement le même processus que celui d’une psychothérapie. Les divers informations recueillies me permettraient de faire des ponts entre passé et présent et donneraient enfin du sens à ce qui auparavant paraissait inexplicable, obscure et confus.


C’est le Docteur Éric Bui, chef de clinique au pôle psychiatrique du CHU-Toulouse qui eu l’idée d’illustrer le Trouble de la personnalité borderline avec le personnage de Anakin Skywalker. Si on étudie de plus près ce personnage en s’appuyant sur la grille de lecture du DSM IV, Anakin manifesterait 6 des 9 critères possibles permettant poser ce diagnostic.


Dark Vador dans mon cabinet de consultations

Pour mieux comprendre l’hypothèse du Docteur Bui, j’eu l’idée d’imaginer Dark Vador entrant dans mon cabinet de psychothérapie. Bien entendu il me faudrait gérer mon stress car il est fort probable que je ressente un certain malaise en sa présence. Ce malaise m’interpellerait et m’amènerait à me poser certainement très vite une question essentielle : « suis-je en présence d’une personnalité borderline ou d’un pervers-narcissique? » Et il me faudrait avoir un embryon de réponse afin de savoir, à la fin de la consultation, si oui ou non je décidais de suivre ce patient.

Il me faudra donc l’aider à parler de lui et de son passé. Connaître ses traumatismes, ses blessures. On peut imaginer qu’il soit suffisamment en confiance pour se livrer.


Que me raconterai-t-il ?

Il me parlerait de celui qu’il était avant….avant de devenir Dark Vador. Il me parlerait donc de ANAKIN SKYWALKER.

Il me raconterait qu’à cette époque, il était un jeune homme « jusqueboutiste », mais connaissant la peur et le doute, (’est d’ailleurs ce qui fera hésiter maitre Yoda à l’initier) qu’il avait un grand maitre OBI-WAN KENOBI. Cet enseignement qu’il reçu était important pour lui, cela donnait un sens à sa vie, un équilibre, une morale. Puis un jour tout bascule…le jour où il apprend qu’il va être père. Ce jour là les angoisses apparaissent. Il fait un cauchemar déterminant pour sa destinée : il rêve que sa femme PADME meurt en couche. Les angoisses d’abandon s’installent. Il fait de ce cauchemar une obsession, persuadé qu’il s’agit d’une vision de l’avenir. Sauf que dans son angoisse il ne prend pas le temps d’envisager une autre interprétation.

L’angoisse de la perte devient sa faille, sa fragilité et c’est ainsi que les forces de l’ombre réussissent à le manipuler et à obtenir ce basculement de conscience. Son angoisse de perte du lien le mène à accepter des actes que jamais auparavant il n’aurait admis. Petit à petit, il bascule, se perd et devient DARK VADOR.

Toujours en imaginant Dark Vador sur mon canapé, en tant que spécialiste de l’accompagnement des personnalités Borderlines je ne pourrais donc m’empêcher de faire des liens et de tenter de noter les nombreuses caractéristiques dont ANAKIN serait porteur.


Anakin, borderline ? Demonstration en 6 points

Reprenons ensemble les items du DSM IV


1. Le borderline fait « des efforts effrénés pour éviter un abandon réel ou imaginé »

Le décès d’un être cher peu être vécu comme un abandon. Anakin est paniqué à l’idée de perdre Padmé. Son rêve n’est pas un rêve prémonitoire mais l’expression de sa peur la plus profonde. Il va donc tout faire pour éviter la mort de sa femme mais c’est justement ce qui va les séparer. Nous avons ici la confirmation qu’Anakin souffre d’angoisses d’abandon. Et ces angoisses prennent racines dans un événement majeur de sa vie : la mort de sa mère alors qu’il était encore très jeune. Ajoutons à cela une absence de père.


2. Le borderline a des relations interpersonnelles instables et intenses, caractérisées par l’alternance entre positions extrêmes d’idéalisation et de dévalorisation (clivage)

Le borderline va chercher à l’extérieur ce qu’il n’arrive pas à se donner à lui-même telles que

  • l’estime de soi

  • l’approbation

  • la reconnaissance

  • une consistance identitaire

Comme le borderline ne s’aime pas, ne s’estime pas, il va douter de l’amour que son entourage lui porte. Il va alors guetter les moindres indices prouvant qu’en effet on ne l’aime pas vraiment.

Anakin admire et estime beaucoup son maitre et initiateur OBI-WAN KENOBI. Mais lorsque Anakin est en proie à ses angoisses, la vision qu’il a de son maitre change. C’est ainsi que OBI-WAN KENOBI n’est plus l’être ideal, n’est plus la référence mais un homme encombrant. Encombrant car ramenant Anakin à la raison et n’alimentant aucunement les passions.

Anakin va ainsi illustrer parfaitement comment un autre, aux yeux du borderline, passe du bon objet au mauvais objet. Le fameux « Tout ou rien ».

Par peur de l’abandon le borderline peut quitter avant d’être quitté. Dans l’histoire de Dark Vador nous pouvons très clairement voir une répétition de situation ou répétition de traumatismes dans le transgénérationnel : Anakin abandonne ses enfants, Luke et Leia, comme lui-même a été abandonné par son propre père.


3. Le borderline à une perturbation de l’identité : instabilité marquée et persistante de l’image ou de la notion de soi. Le sentiment chronique de vide.

En l’absence de consistance identitaire, le borderline sera balloté par le regard que les uns et les autres portent sur lui. Il recherche constamment un appui car, ayant été souvent déçu, il ne fait plus confiance à quiconque.Si on se réfère au triangle de Karpman (bourreau-victime-sauveur), il en ressort que le borderline est soit victime, soit sauveur.

Mais lorsque la détestation de soi-même et le sentiment de vide arrivent à leur paroxysme alors le borderline peut devenir bourreau. Anakin a une faible estime de soi et ne supporte pas que d’autres doutent de lui. Il a constamment besoin de reconnaissance pour être rassuré.

Il tente également de combler le sentiment de vide avec le coté obscure de la force. La dimension lumineuse et noble ne lui suffit plus. Il lui en faut plus encore. La soif de pouvoir remplit le vide intérieur.


4. Le borderline est impulsif dans au moins deux domaines potentiellement dommageables (dépenses compulsives, sexualité, toxicomanie, conduites à risque, troubles alimentaires)

Selon le Docteur Bui, Anakin utilise le coté obscure de la force comme une drogue. Il lui en faut encore plus afin de tranquilliser son angoisse de perte. Une fois qu’il goute à ce pouvoir il ne peut plus s’en passer.


5. Le borderline souffre d’une répétition de comportements, de gestes, de menaces suicidaires ou d’automutilations

Lorsque le borderline perçoit des messages (réels ou imaginés) de risques d’abandon, il va à sa façon, mettre en place un appel à l’aide (que nous pouvons prendre pour du chantage ou de la manipulation). En ce faisant du mal, le borderline, tente à la fois de faire taire sa souffrance et de faire revenir l’être aimé.

C’est là aussi parfaitement illustré par le comportement de Anakin dans tout ce chapitre de la Revanche des Sith. Il n’est motivé que par une chose : tout faire pour ne pas perdre sa femme. Il va donc manipuler, menacer, basculer du côté obscur de la force pour trouver le pouvoir lui permettant de déjouer le destin. Et c’est ainsi qu’il court à sa perte et celle de sa femme.


6. Le borderline souffre d’instabilité affective due à une réactivité marquée de l’humeur

Le borderline peut passer de la colère à la dépression. De la dépression à l’irritabilité. De l’irritabilité à l’anxiété. C’est pourquoi notamment les TPL (les borderlines) sont confondus avec le trouble bipolaire.

Anakin illustre constamment ceci. Il manifestera régulièrement des colères rentrées, des agacements et de la vexation. Les déclencheurs en seront soit le sentiment d’être dévalorisé (par ses pairs notamment) soit l’angoisse d’abandon.

Et lorsque Anakin devient Dark Vador, lorsqu’il veut savoir ce qu’il est advenu de sa bien-aimée, on lui dira « Il semblerait que votre colère l’ait tué »

La colère de Anakin, masquant sa peur de la perte de l’être cher, l’a fait basculé du mauvais côté et a entrainé la mort de sa femme. On peut y voir la métaphore du processus autodestructeur du borderline.


Anakin le borderline, Dark Vador le pervers-narcissique

Si nous revenons à mon patient du moment, Dark Vador. Je n’ai donc pas face à moi un Anakin perdu, apeuré, angoissé, appelant à l’aide avec une personnalité attachante comme peut l’être le borderline. Mais j’ai face à moi Dark Vador. C’est à dire un être qui, à cause de ses divers traumatismes et de son angoisse d’abandon a basculé beaucoup plus loin dans la souffrance. En étudiant d’un peu plus prêt Dark Vador je me suis aperçue qu’il manifestait toutes les caractéristiques du Pervers-Narcissique : manipulation, soif de pouvoir, absence d’empathie, relation à l’objet (l’autre n’est qu’un pion qu’il utilise à ses fins), faux-self, domination…

Je déciderais donc de ne pas accompagner Dark Vador en thérapie car nous le savons bien, il est délicat voir déconseiller aux psychothérapeutes d’accompagner les pervers-narcissiques car tôt ou tard ces derniers se retournent contre leur thérapeute. Ainsi le thérapeute peut se retrouver victime de son patient : harcèlement, manipulation, menace, déstabilisation.

En revanche j’aurais aimé accompagner Anakin lorsqu’il en était encore temps. Ainsi j’aime à imaginer quel merveilleux Jedi il aurait pu devenir s’il avait été suivi en psychothérapie. Bien plus puissant encore que OBI-WAN KENOBI, bien plus sage car enrichit de son expérience et de sa sensibilité de Borderline guéri.

Et ainsi on aurait pu lire ou entendre « Il y a longtemps dans une galaxie lointaine très lointaine »….un grand Jedi mis fin à la Guerre des Etoiles. Tout le monde se souvient de lui pour sa sensibilité, son humanité et son courage. Anakin restera pour toujours dans les mémoires… »


Texte tiré de la conférence « Dark Vador et les caractéristiques du borderline » dans le cadre du séminaire « Le pouvoir des arts et des âmes » - 27 janvier 2015, Lisbonne, Université Populaire C3

Géraldyne Prévot Gigant ©

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Star War, Episode 3, La revanche des Sith, George Lucas, 2005

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